Ce dossier est un dossier qui traîne depuis de trop longues années, laissant les pompiers travailler dans des conditions inadmissibles (il suffit de visiter le centre actuel,
d'écouter leurs doléances pour en être convaincu… Et nous l’avons fait, nous !!) De plus, n'oublions pas que ce sont des volontaires : des professionnels n'accepteraient pas de travailler
dans ces conditions. Un volontaire doit être particulièrement motivé pour le faire dans les conditions actuelles ... Ils assurent un service public
indispensable, et il est aussi indispensable de leur offrir un centre de secours adapté, digne de ce nom, et leur permettant de remplir correctement leurs missions. Ce service est,
évidemment, un service intercommunal, et il est logique que ce soit la Communauté qui en prenne la responsabilité.
Nous rappelons aussi que cette urgence avérée n'avait pas empêché, dans le passé récent, le Conseil Municipal de Lesneven de repousser, à l'unanimité, les propositions de
financement faites par la Communauté, parce que celles-ci lui paraissaient inéquitables. En effet, elles demandaient à chaque Lesnevien une participation plus importante qu'aux autres habitants de la Communauté (et ceci même si ces propositions avaient été, préalablement validées et approuvées par tous les
maires, y compris celui de Lesneven).
Ce caractère d'urgence ne justifie
donc pas pour autant que l'on doive se prononcer sans prendre le temps d'examiner sérieusement les propositions qui nous sont faites aujourd'hui. Pour le faire valablement et
sérieusement, il nous faut avoir toutes les informations et les données de
ce dossier. C'était ce qu'avait demandé la Commission « Centre de Secours », lors de sa dernière réunion, le 18
février.
Nous nous étonnons d'ailleurs que cette Commission n'ait pas été réunie depuis, avant ce Conseil Municipal, afin de prendre connaissance des éléments d'information qu'elle avait
demandés, pour connaître également la réponse écrite de la Communauté aux modifications que la Commission municipale avait souhaité apporter au protocole.
Nous constatons qu'aujourd'hui, nous n'avons pas les moyens de savoir la portée de l'engagement qui est demandé à Lesneven, et qu'il nous manque les éléments qui nous
permettraient de voter en toute connaissance de cause. Cependant, afin de faire avancer ce dossier, nous proposons de modifier la rédaction des 3 principaux points de ce protocole
:
1. « apporter un fonds de concours de 250 000€, correspondant à la valeur des locaux libérés place du Champ de
Bataille. »
Remarquons d'abord que la Communauté, en tant que telle, n'a pas déboursé un centime pour ces locaux....
Admettons cependant que l'utilisation de ces locaux permette à Lesneven d'éviter d'avoir à construire un équipement quelconque, et que cela justifierait ce fonds de concours.
Mais cela reste à étudier, à évaluer.
On nous propose de transformer les locaux actuels en locaux d'accueil pour l'enfance et la jeunesse (garderie périscolaire). Pourquoi pas ?
Mais
cette destination a-t-elle fait l'objet d'une réflexion en concertation avec le Centre Socio-culturel, avec les parents des enfants fréquentant les
activités liées à l'enfance du Centre Socio, avec les parents d'élèves, … ? La réaction des professionnels du Centre et des parents montre le contraire : ils n'en ont même pas été,
simplement, informés par les élus... C'est aberrant et scandaleux
!
Cette utilisation est-elle faisable ? Judicieuse ? Quel en serait le coût ? Personne n'en sait rien !
Ce sont des éléments que la Commission avait demandés, et que nous
n'avons pas aujourd'hui… mais vous nous demandez
de payer 250 000€ pour des bâtiments dont on ne sait pas s'ils ont une utilité, et dont le coût de la transformation, à la charge de la Commune, n'a
pas été évalué...
Nous acceptons de verser ces 250 000€ si ces locaux présentent un intérêt pour Lesneven. Mais si ce n'est pas le cas, on ne va quand même pas
payer une telle somme pour des locaux qui ne présentent pas d'intérêt...
C'est pourquoi nous proposons de modifier ce point de la façon suivante :
« apporter un fonds de concours de 250 000€, correspondant à la valeur des locaux libérés place du Champ de Bataille, après
étude de l'intérêt de ces locaux pour Lesneven et de la possibilité de leur éventuelle utilisation. »
Refus du Maire
: il est prêt à payer
250 000€ des locaux qui n'auraient aucune utilisation intéressante pour Lesneven ! Et sa majorité approuve !
2. « mettre à disposition la surface nécessaire pour bâtir le nouveau centre par la cession d'un terrain d'environ 10
000m² »
Pour nous, la valeur de ce terrain doit être prise en compte, et apparaître clairement dans le plan de financement qui nous a été présenté par la Communauté (dans ce plan
apparaît seulement le fonds de concours) : la participation propre de Lesneven comporte aussi la valeur du terrain, et il convient qu'elle soit connue, et prise en compte dans le montant de
la participation de Lesneven au nouveau centre de secours.
Après bien des tergiversations, le Maire a accepté la formulation suivante :
« mettre à disposition la surface nécessaire pour bâtir le nouveau centre par la cession d'un terrain d'environ 10 000m², dont la valeur sera communiquée dans le dossier du Centre de Secours»
3. « transformer les locaux du Champ de Bataille en locaux d'accueil pour l'enfance et la jeunesse (garderie périscolaire) et les mettre
à disposition du centre socioculturel pour des activités liées à l'enfance, sous réserve de l'adoption du plan de financement par le Conseil Municipal. De plus, dans l'hypothèse où les locaux du
Champ de Bataille ne s'avéreraient pas compatibles avec le projet de garderie périscolaire, la commune se réserve le droit d'aménager cette structure sur un autre site, avec le même engagement de
mise à disposition. »
Cet engagement de principe ne nous pose pas de problème, étant bien entendu que cela suppose que soit menée une étroite concertation avec les professionnels, les parents, voire
les jeunes concernés, et ceci dans un climat de confiance, de sérénité et de respect.
Ce n'est pas en traitant par le mépris (« réaction épidermique qui n'est pas à leur avantage » selon les propos du Maire)
ou en faisant preuve d'autoritarisme particulièrement malvenu (« ce sont les élus qui décident de la politique à appliquer », dixit le
Maire) que l'on retrouvera la confiance, la sérénité et le respect indispensables.
Nous avons demandé la modification suivante :
« étudier avec les structures concernées (Communauté de Communes, Centre socioculturel, parents d'élèves, parents du CLSH,
...)la possibilité d'.... [le reste sans changement]
Refus du
Maire, qui, du bout des
lèvres, a seulement accepté que l'expression « après concertation » soit rajoutée dans la rédaction initiale....
Bref,
nous avons eu l'impression d'assister à une caricature de Conseil Municipal : tout était bloqué, pas une seule modification un peu significative du texte initial ne pouvait être prise en compte :
le Maire avait décidé, c'était comme cela, circulez, il n'y a rien à
voir...
Ce n'est pas cela,
la démocratie, M. le Maire !